Les amitiés font souvent de grandes aventures pop : regardez Simon & Garfunkel, Hall & Oates ou David et Jonathan. Pour Alix et Antoine, c’est pareil.

Vous connaissez peut-être Alix depuis 2013 sous le nom de Melody says, accompagnée à l’époque de sa guitare folk, naviguant entre Paris et Londres. C’est sous cet alias qu’elle a partagé de nombreuses scènes avec Pete Doherty, pour lequel elle a également pu collaborer en tant qu’auteure. Vous l’avez également peut-être aperçue aux côtés de Jumo dans le projet Hier soir, en tant que guitariste pour Levitation Free (avec Antoine, batteur d’Extraa), ou plus récemment aux côtés de Leslie Medina sur scène.

Mais pour Extraa, c’est en 2019 que le projet démarre véritablement. Après 5 années d’amitié, entre deux bières et débats philo de canapé, Antoine et Alix décident de fusionner le songwriting de l’une à la science du rythme de l’autre afin de créer Extraa. Pour accomplir leur mission, ils recrutent Pedro (basse) et Thomas (guitare) pour rétro-propulser les chansons les plus classe dé l’indie game.

En 2020, leur premier album Baked, enregistré dans le studio d’Alexis Fugain (Biche, Agar, Agar, Gaetan Nonchalant, Polycool etc), conjugue l’élégance des années 60 et arrangements plus modernes. L’album sort via le label Requiem pour un Twister.

Les médias sont au rendez-vous pour parler du quatuor : Les Inrocks, Rock’n’Folk, Magic, Rolling Stone, FIP, Ferarock, KEXP Longueur d’ondes, Brain, Shindig ….  Baked est également un beau succès commercial avec plus de 400 vinyles vendus.

Une pandémie plus tard, les inspirations d’Extraa sont désormais à chercher du côté des années 90, de la nonchalance cool de Blur et Eels, de la sophistication de Air, de la force tranquille de Courtney Barnett, ou de l’érudition de The Coral. Mais sans renier les chœurs et  arrangements made in swinging London qui faisaient leur charme.

Pas refroidis par trois confinements, ils s’enferment successivement dans les Yvelines au studio Claudio (encore avec Alexis Fugain, leur Andrew Loog Oldham à eux) puis au studio Red House avec Hugo Zeitoun (Kids Return, Mathieu Chedid..). Résultat de ce syndrome de Stockholm : leur second album vient de naître, il fait dix titres, pèse quatre hits (minimum) et ses co-parents ont décidé de l’appeler Out of Phase.

Dix squelettes enregistrés en live, puis étoffés d’un quatuor à corde, de chœurs, piano, harpe, juno 60 et percussions en tout genre. On oscille ici entre le salé/sucré, la pop, le psyché, et le rock alternatif. Deux invités viennent apporter leur sensibilité musicale sur Out of Phase :  Loic Fleury, chanteur d’Isaac Delusion, pour la reprise de “Quand la ville dort” de Niagara, et Naomi Greene à la harpe sur le magnifique titre original “Jay”.

Avec ces titres mixés principalement en analogique par Hugo Zeitoun assisté d’Alix, Out of Phase fait le parti pris d’un son organique et vivant, qui laisse s’exprimer parfois l’erreur et ressemble à Extraa. Ce second album est un élan de maturité et de volonté de surprendre. La voix d’Alix s’adresse à l’auditeur avec émotion : entre doutes et prises de confiance/conscience, elle nous dévoile son passé, son présent, ses amours et ses amitiés. C’est grâce à l’écriture qu’elle extériorise son hypersensibilité, et arrive enfin à se sentir  “Somewhere”.