Nada Surf

Moon Mirror

Nouvel album le 13 septembre 2024

New West Records

Moon Mirror

par Maggie Smith

 

Moon Mirror, le nouvel album de Nada Surf, contient tout ce que les fans aiment et attendent d’eux. Des hymnes doux-amers qui commencent tranquillement mais explosent en harmonies fulgurantes ? C’est certain. Des chansons qui sont de véritables coups de poing ? Exact. Des chansons qui sont poétiques et donnent à réfléchir tout en étant d’absolus chefs-d’œuvre ? Oui. Tout est là.

 

Au cours des 30 dernières années, Nada Surf a conservé la même formation de base : Matthew Caws, Daniel Lorca et Ira Elliot. Moon Mirror, leur premier album chez New West Records, a été produit par le groupe et Ian Laughton aux Rockfield Studios, au Pays de Galles. Pour l’enregistrement, Matthew, Daniel et Ira ont été rejoints par leur ami claviériste de longue date Louie Lino.

 

Moon Mirror est un bond en avant excitant et teinté d’émotion pour Nada Surf. Les chansons de l’album sont fidèles à l’expérience humaine, aussi significative, mystérieuse et parfois absurde soit-elle. Il y a de l’amour, oui, mais aussi de la douleur, une profonde solitude, du doute, de l’émerveillement et de l’espoir. Ce ne sont pas les chansons d’un groupe dans sa vingtaine. Il y a ici une sagesse durement acquise, et une croyance tout aussi durement gagnée en la possibilité, – celle qui vient quand on tombe et qu’on se relève.

 

« Give Me The Sun » (“I’m looking for something/ I can’t say exactly what”, « Je cherche quelque chose / Je peux pas dire exactement quoi »), « Second Skin » (“I’m tired of living in this second skin/ I want to let everything in”, « Je suis fatigué de vivre dans cette seconde peau / Je veux tout laisser entrer ») et « Moon Mirror » (“connect me to something”, « connecte-moi à quelque chose ») traitent de présence et d’ouverture, d’attention et de recherche de connexion dans un monde qui nous aliène par son côté « tout tout de suite ». « In Front of Me Now » est une chanson contre l’accumulation des tâches et le somnambulisme dans la vie. La chanson pose la question suivante : “Why wasn’t I present? I could have been living” (« Pourquoi n’étais-je pas présent ? J’aurais pu vivre »), et nous montre une transformation dans le refrain : “Today, I do what’s in front of me now.” (« Aujourd’hui, je fais ce qui est devant moi maintenant. ») Je ne sais pas pour vous, mais j’ai plus que jamais besoin de ce rappel.

 

Les membres de Nada Surf travaillent ensemble depuis des décennies, ils sont toujours excellents et continuent de me surprendre. C’est ce que fait l’Art avec un grand A. Depuis près de trente ans, Nada Surf accompagne ma vie. Nos vies. Je suis tombée amoureuse du groupe avec Let Go en 2002, puis avec The Weight Is a Gift en 2005. Leurs chansons sont ancrées dans mon corps, en un lieu d’où elles ne pourront jamais être extraites. Il en va de même pour les chansons de The Proximity Effect, Lucky, The Stars Are Indifferent to Astronomy et Never Not Together, mon album préféré en 2020. Moon Mirror va prendre sa propre place auprès des autres, en boucle intensive.

 

Il y a quatre ans, pendant le confinement, j’écoutais Nada Surf un matin. Mon fils, qui avait alors sept ans, était silencieux, puis il a dit : « Ils parlent beaucoup d’amour. »

 

Ce qu’il a dit ensuite est resté gravé dans ma mémoire : « Ça nous protège. »

 

L’amour nous protège. Pour qui a besoin d’être convaincu, je pense que Moon Mirror fera ce qu’il faut. Nous avons beaucoup de chance d’avoir pu écouter la musique de Nada Surf pendant toutes ces années, et beaucoup de chance d’avoir ces nouvelles chansons maintenant, au moment où nous en avons le plus besoin.

 

Maggie Smith