Trentemøller
Anders Trentemøller, originaire de Copenhague, est depuis longtemps respecté en tant que créateur de mélodies mémorables et de paysages sonores sombres.
Alors que nombre d’artistes suivent un processus d’invention et de réinvention, la courbe d’Anders Trentemøller a été continue, jouant sur le temps long, chaque disque représentant le chapitre suivant d’une série en constante évolution. Contrastes et paradoxes y sont souvent explorés. D’autres thèmes peuvent tourner autour de la réminiscence et du souvenir, tout en évitant la nostalgie.
Prévu pour septembre 2024, son prochain album, Dreamweaver, poursuit sur cette voie, combinant des éléments de shoegaze, de dark wave, de motorik, de noise rock, ainsi que des interprétations sombres et introspectives de dream pop électronique, mais d’une manière nettement plus psychédélique. Les 10 titres forment dans leur ensemble une expérience immersive offrant de nouveaux plaisirs au casque.
En 2006, après une série d’EP, Trentemøller sortait son révolutionnaire premier album, The Last Resort. Après avoir formé son premier groupe en 2007, Trentemøller s’est lancé dans de multiples tournées mondiales, donnant plus de 500 concerts et faisant régulièrement salle comble. Les trois albums studio qui ont suivi, Into The Great Wide Yonder (2010), Lost (2013) et Fixion (2016), sont sortis sur son propre label, In My Room. Il est l’auteur également l’auteur de plusieurs compilations, dont The Trentemøller Chronicles (2007), Reworked/Remixed (2011) Harbour Boat Trips (2009), Late Night Tales (2011), Lost Reworks (2014) et Harbour Boat Trips 02 (2018), de même que l’album du concert Live In Copenhagen (2013). Anders Trentemøller a également remixé ces dernières années des morceaux de Depeche Mode, Tricky, Savages, The Drums, The Raveonettes, Pet ShopBoys, A Place To Bury Strangers, Soft Moon, UNKLE et Franz Ferdinand (qui lui a valu une nomination aux Grammy Awards).
Into the Great Wide Yonder poursuivait en 2010 là où The Last Resort s’était arrêté, en mettant l’accent sur des textures précédemment exploitées combinant suspense, tension, libération et influences noires.
Lost, sorti en 2013, s’aventurait plus loin encore, décantant pleinement les qualités atmosphériques et romantiques qui caractérisent la musique de l’artiste danois. Puis Fixion, en 2016, un album d’une stupéfiante maturité qui témoigne de son penchant pour l’expérimentation, la polyrythmie et la création de mélanges à partir de ses nombreuses influences et inspirations. Révélations douces ou défis à l’auditeur, les morceaux ont en commun le style unique de Trentemøller, qui transcende les genres. Entre collection de chansons, chacune avec sa personnalité propre, et œuvre unique, Fixion a reçu des éloges bien mérités, et s’est incarné sur scène avec brio.
Obverse, en 2019, a d’abord été conçu comme un album instrumental, non destiné à être interprété sur scène. Partant de ce principe libérateur, Anders Trentemøller a exploré tous les possibles avant de finalement décider que la moitié des chansons pourraient être chantées. Habitué à travailler avec des chanteuses d’envergure comme Lisbet Fritze, Jehnny Beth, Mimi Parker de Low, Kazu Makino de Blonde Redhead et Jenny Lee de Warpaint, il a de nouveau fait appel à des collaboratrices, de longue date ou nouvelles: Fritze, Lee, Lina Tullgren et Rachel Goswell de Slowdive.
En 2021, après une pause de près de deux ans, Trentemøller surprend ses fans en sortant deux singles l’un à la suite de l’autre, au début de l’été : « Golden Sun » et « No One Quite Like You ». Ce dernier morceau, avec Tricky au chant, est dépouillé, très différent de ses productions plus sophistiquées.
Memoria, en 2022, creuse plus profond dans le sillon de la narration. Le thème de l’impermanence, qu’il s’agisse de la mortalité ou des relations, y est très présent. On retrouve également les thèmes familiers de la lumière et de l’obscurité, de la turbulence et de la sérénité, du froid perçant et de la chaleur réconfortante, clairement inspirés par l’environnement nordique qui est le sien. Mais Memoria pénètre également beaucoup plus loin sur ce territoire, tout en explorant simultanément de nouveaux thèmes.
C’est lors de la tournée qui suit que le public découvre une nouvelle formation et la chanteuse islandaise Disa qui contribuera en 2022 au titre « Into the Silence » et à la reprise de « Cops On Our Tail » des Raveonettes, des vieux amis de par Trentemøller.
Il est compréhensible que les fans aient pu penser qu’« Into The Silence » préfigurait un album d’une économie tout aussi géniale, mais Dreamweaver est, en réalité, une création absolument luxuriante. Les écoutes répétées offrent de nouvelles récompenses, des geysers de bruit blanc propulsant en avant des sections de chansons, à une commotion dont les secousses se heurtent à des voix de miel, en passant par les bends de guitares enchevêtrés que couvrent des couches de réverbération. En matière de production, y compris pour les standards de Trentemøller, Dreamweaver est un tour de force qui donne l’impression qu’aucune idée n’a été laissée de côté.