Ekkstacy

Forever

Sortie le 16 mai 2025

UnitedMasters

Après le succès critique de son album éponyme en 2024, EKKSTACY a fait un choix radical : fuir. Direction Vancouver, sa ville natale, loin du tumulte de Los Angeles où il s’était installé. Un détour par New York ? « Horrible, misérable », tranche-t-il. Alors il rentre, chez lui, chez ses parents.

 

« Vivre ici, c’est nul », balance-t-il, entre fatalisme et résignation. « Mais c’est confortable. »

 

Il faut dire que la Colombie-Britannique est devenue son refuge après une spirale européenne destructrice. La tournée 2024 ? Un enchaînement de nuits blanches, d’excès et d’égarements. « Beaucoup de drogues, beaucoup d’alcool. La psychose », lâche-t-il sans détour. L’adolescent qu’il était s’était pourtant promis de ne plus jamais toucher à ça, après une mauvaise expérience qui l’avait conduit à l’hôpital. Mais l’Europe lui a fait baisser la garde : « Je me suis dit que tout était sûr ici. » Mauvais calcul. De retour aux États-Unis, il continue sur sa lancée, jusqu’à ce qu’une rencontre le stoppe net. « Je faisais la fête très, très, très fort… puis j’ai rencontré cette fille. Là, je me suis dit qu’il fallait que j’arrête. »

 

Fin de partie. Nouveau départ.

 

Sobre et focus, il compose Forever, son quatrième album. Une renaissance. Exit les obsessions passées, adieu les fantômes d’exs, fini les complaintes sur « les Bellas ». Place à quelque chose de plus brut, plus viscéral. « J’ai arrêté d’aimer l’indie et je me suis mis à l’emo », confesse-t-il, citant Japandroids et Remo Drive comme nouvelles influences. Résultat : des guitares plus tranchantes, un chant plus instinctif.

 

Autre révolution : sa méthode de travail. Avant, il posait sa voix sur des instrus déjà bouclées, en spectateur. Sur Forever, il fait tout à la guitare, en live. Un game-changer. « Avant, je chantais juste par-dessus. Là, tout est pensé en même temps. C’est bête, mais c’est nouveau pour moi », rigole-t-il, mi-amusé, mi-fasciné par sa propre découverte.

 

Le disque en ressort plus cohérent, plus tendu. Le morceau d’ouverture déborde d’énergie pop-punk, clin d’œil assumé à Japandroids. ‘Seventeen’ et ‘Wonder’ calment le jeu avec des ballades dénudées, tandis que ‘She Will Be Missed’ joue les montagnes russes entre murmures fragiles et hurlements écorchés. « J’ai juste essayé de chanter aussi fort que possible », avoue-t-il. Et ça s’entend.

 

Pas de featurings. Pas de fioritures. Juste EKKSTACY, seul aux commandes, sûr de lui. Forever sonne comme une affirmation : plus adulte, plus affûté, plus sincère. « C’est le meilleur album que j’ai jamais fait », dit-il sans détour. « Et pour la première fois depuis longtemps, j’ai envie de le faire écouter à mes potes. »