
as i watch my life online
—
Sortie le 27 juin 2025
—
ANTI

Les membres de late night drive home n’ont jamais connu un monde sans Internet, sans cet accès permanent à un flot d’émotions que nous embrassons ou rejetons chaque jour. Impossible pour eux de s’en détacher totalement, mais ils cherchent à en saisir l’essence. Leur premier album, as i watch my life online, qui sortira le 27 juin chez ANTI, en est le reflet.
« Cet album est à la fois une critique et une représentation métaphorique du monde numérique actuel : une entité unifiée qui nous connecte en permanence et nous impose une présence en ligne constante. Tout est à portée de clic : aimer, suivre, se divertir », explique le guitariste Juan ‘Ockz’ Vargas. « Nous voulons montrer comment nous avons grandi avec Internet, comment nous avons assisté à son évolution, tout en créant de l’art en parallèle. »
Né entre El Paso, au Texas, et Chaparral, au Nouveau-Méxique, le groupe vient de communautés ouvrières où la culture du travail manuel est prégnante, une approche artisanale qui transparaît dans leur musique. Formé autour de Vargas et du chanteur Andre Portillo, rejoints ensuite par le batteur Brian Dolan et le bassiste Freddy Baca, le quatuor autodidacte a d’abord partagé sa musique sur SoundCloud avant d’exploser en 2021 avec le single ‘Stress Relief’, un hymne indie-rock qui a cumulé des dizaines de millions d’écoutes.
Leur ascension s’est poursuivie avec How Are We Feeling? en 2022, puis leur signature chez ANTI en 2023, marquée par la sortie de l’EP grunge i’ll remember you for the same feeling you gave me as i slept en 2024. Depuis, ils ont foulé les scènes des festivals les plus prestigieux, de Coachella à Austin City Limits.
Avec as i watch my life online, le groupe franchit un cap. « C’est notre premier album enregistré en studio professionnel, sous la direction de Sonny Diperri. Sur le plan thématique, il explore Internet et ses effets sur notre génération, qui vit sous la pression d’une identité numérique omniprésente. Aujourd’hui, votre profil en ligne a autant d’importance que votre apparence », analyse Vargas.
Les titres de l’album dépeignent différents aspects de cette réalité virtuelle. ‘as i watch my life online’ ouvre le bal sur une vague psychédélique, s’inspirant du roman d’anticipation dystopique de Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes, pour explorer notre relation avec le numérique. ‘she came for a sweet time’ critique la culture de la rencontre instantanée sur les réseaux, tandis que ‘day 2’ dépeint un moment de déconnexion rare et précieux.
D’autres morceaux abordent des thèmes plus sombres. ‘american church’ compare Internet à une nouvelle forme d’opium, sombrant dans la folie numérique sur son final glitché. ‘modern entertainment’ capture l’addiction aux écrans à travers une surabondance sonore, tandis que ‘uncensored on the internet’ évoque l’isolement d’un individu dont la seule connexion avec ses proches est virtuelle.
L’album ne se limite pas à la technologie : ‘if i fall’ aborde la peur de l’intimité, ‘dead star’ parle d’un amour incertain et ‘1985’ raconte la disparition inexpliquée d’un ami des réseaux sociaux. Quant à ‘terabyte’, il met en lumière les ravages de la dépendance au porno.
L’ultime morceau, ‘she’ll sleep it off’, conclut sur une note poignante. « Il répète cette idée obsédante : “Regarde ta vie passer”, faisant écho au titre de l’album », confie Portillo. « J’ai pensé à cette sensation étrange qu’on ressent en visitant le profil d’une personne disparue. On assiste littéralement au défilement de sa vie en ligne, ou du moins, de ce qu’elle a bien voulu montrer. »
Au final, le message du groupe est limpide : les photos sur votre téléphone ne définissent pas qui vous êtes, et vos publications ne sont pas le reflet de votre véritable voix intérieure.