Donna Blue
Après trois EP salués par la critique, Donna Blue annonce Dark Roses, un premier album à l’ampleur cinématographique. Couple sur scène comme à la ville, Bart et Danique ont en effet puisé l’inspiration de l’album dans des domaines qui excèdent la musique et où se côtoient films, œuvres d’art et mythes du monde entier. La synergie entre les deux artistes a donné naissance à 11 titres oniriques, qui s’emparent de nos sens comme un mirage. L’atmosphère est romantique mais les épines sont bien présentes, avec leur part d’obscurité. “Let me tell you about my dream (…) I want to show you what we can be (…) hidden places where lovers reside (…)”(« Laisse-moi te parler de mon rêve (…) Je veux te montrer ce que nous pouvons être (…) les lieux cachés où vivent les amants (…) »). « The Beginning », qui ouvre l’album, donne le ton du voyage.
Le duo ne manque pas d’idées romantiques sur la musique et le cinéma, et l’auditeur se trouve pris par la main dans un rêve mystérieux. Leur son rappelle ceux de Nancy & Lee, Serge Gainsbourg et Julee Cruise, tout en s’inspirant de compositeurs de musique de film comme Ennio Morricone, Piero Piccioni et John Barry. « Bart est généralement celui qui donne le ton, explique le duo à propos de leur méthode de travail. Danique apporte des associations visuelles, avec des choses du genre : Imagine un cavalier solitaire chevauchant dans le désert, – c’est ça qu’on veut. » Ils progressent ensemble dans cet insaisissable processus de création, sculptant la musique à l’aide de tout ce qui se présente à leur esprit. « Notre approche consiste à passer de l’écriture pop à la composition de musique de film, explique Danique. Nous faisons revenir des motifs musicaux sur différents morceaux, et nous nous lançons dans le processus de chant en partant d’un scénario imaginé à l’avance » Le titre « Rouge », par exemple, est interprété dans un français sensuel, du point de vue d’une séductrice irrésistible mais dangereuse, avatar musical de la femme fatale, – un archétype que l’on retrouve fréquemment au cinéma. La chanson titre « Dark Roses » raconte l’histoire tragique d’une vie passée en quête de l’amour parfait. Le thème principal du morceau instrumental « Waking Up From a Dream », qui collerait à merveille en ouverture d’un film de la Nouvelle Vague, revient dans « Carousel » et « Reprise ». L’ensemble de chansons ainsi constitué baigne dans une atmosphère de films d’espionnage des années 60, avec une base pop soutenue par des arrangements de cordes maison.
Passant du rêve à une délicieuse excitation sensorielle, l’album joue avec la sensation d’être en vie, mais dans un monde parallèle aux formes soigneusement sculptées. Pour ceux qui choisissent de s’aventurer dans l’univers de Donna Blue, la récompense est alléchante : c’est une explosion de paysages sonores, de guitares de western et de voix sensuelles. Donna Blue ouvre la voie à des jours révolus ou peut-être, pour le poète et le croyant, à des jours à venir, – véritable échappée hors du quotidien. Avec ce premier album, Donna Blue crée une poche d’imaginaire, laissant à l’auditeur le soin de décider jusqu’où aller.