Comme il n’est pas d’extase sans douleur, il n’y aurait pas d’EKKSTACY sans souffrance. Le jeune artiste avait déjà affronté une vie de dépression, d’insécurité et d’isolement social lorsqu’un épisode dépressif sévère l’a conduit, à l’âge de 17 ans, à une décompensation psychotique provoquée par la drogue, et à une tentative de suicide. Alors qu’il se remettait, EKKSTACY s’est plongé dans la musique. « J’avais vraiment besoin d’un exutoire, confie-t-il, parce que je n’avais personne à mes côtés. Du coup j’ai commencé à écrire. Et là j’ai eu un déclic. » Déjà fan du hip-hop mélodique et sensible ayant explosé sur SoundCloud au début de son adolescence, il se lance alors dans le rock indé mélancolique avec la même intensité, dévorant des groupes comme Beach Fossils, Current Joys et The Drums durant ses pauses entre deux services dans l’entrepôt Amazon où il travaille.

« On peut dire que j’ai traversé pas mal d’épreuves bien pourries », explique-t-il. Et c’est ce qui m’a poussé à créer. »

C’est en autodidacte qu’EKKSTACY a rapidement commencé à canaliser ses obsessions musicales et à surmonter les conséquences de sa crise dans ses propres chansons. Celles-ci étaient sombres, avec des paroles d’un franc-parler brutal sur l’automutilation et la tristesse, et une production rappelant la vague post-punk et gothique du début des années 80. Mais les premières chansons débordaient également de plaisirs mélodiques et d’accroches en cascades qui ont rapidement commencé à attirer l’attention. Dès qu’il s’est mis à les proposer sur les sites de téléchargement, des titres comme sa chanson phare « i walk this earth all by myself » ont trouvé des centaines de milliers d’auditeurs. Lorsqu’un ami a fait le calcul et a dit à EKKSTACY qu’il gagnait suffisamment d’argent avec Spotify pour payer son loyer, l’artiste a quitté son emploi chez Amazon le jour même.

En seulement trois ans, EKKSTACY s’est attiré un public toujours plus nombreux et particulièrement familier des problèmes psychiques et du travail pénible qu’il a connus. Sur son deuxième album, Misery, les accroches sont encore plus impressionnantes (comme sur « I Want To Die In Your Arms », qui ouvre l’album). Les paroles sont encore plus crues (pour preuve, l’incisif « I Wish U Were Pretty On The Inside »). Et le tout est imprégné d’une nouvelle énergie pleine d’urgence qui catapulte l’agressivité nerveuse et les rythmes endiablés du punk des origines à l’ère de l’Internet zombifiant. EKKSTACY qualifie cette nouvelle énergie d’« infâme », mais sur les morceaux phares comme « Christian Death » – du shoegaze à cent à l’heure – c’est un pur bonheur.

L’année 2022 s’annonce charnière pour EKKSTACY, avec le soutien de Mike Dean, producteur de Complex et de Kanye (qui l’a choisi pour la compilation Pigeons & Planes, See You Next Year), mais aussi le concours de HEALTH (qui lui a confié la première partie de sa dernière tournée) et d’AFROPUNK (qui l’a invité à participer à l’édition phare du festival de Brooklyn). Une nouvelle page est sur le point d’être écrite. Connectez-vous dès maintenant et découvrez quels sommets EKKSTACY peut atteindre.