Ghost Woman
L’univers hypnotique de Ghost Woman est l’œuvre du mélodiste compulsif Evan John Uschenko. En dépit des aléas propres à la vie trépidante d’un artiste en tournée – sauvetage et remplacement d’instruments après un incendie dans un local de répétition, van cambriolé et tant de déménagements qu’il serait impossible de les énumérer – Uschenko a transformé les explorations sonores qui le caractérisent en un patchwork sensoriel destiné à la scène.
« Quand j’enregistre mes chansons, j’ai tendance à les aborder sans idée préconçue. »
« Je m’installe, j’accorde la guitare et je m’amuse. Ça se passe toujours comme ça pour moi. Sans fun, quel est l’intérêt ? »
Les aventures d’Evan comme multi-instrumentiste en tournée avec le compositeur, producteur et guitariste Michael Rault l’ont vu partager des scènes dans le monde entier avec des groupes comme Jacco Gardner, King Gizzard & The Lizard Wizard et The Mild High Club. Tous ont indirectement ouvert la voie à Ghost Woman.
« Voir ces groupes jouer était très inspirant. Surtout Gizz et Jacco. L’attention portée aux détails, le professionnalisme d’un groupe en tournée et tous ces efforts en plus pour créer un spectacle live exceptionnel ne passent pas inaperçus. C’est un niveau auquel je ne suis pas habitué là d’où je viens. »
« Quand les tournées ont été terminées, je suis rentré chez moi et je me suis tout suite mis à écrire de la musique. De la musique avec un spectacle en tête. »
Le nouvel album éponyme de Ghost Woman regorge de sons anatoliens autoproduits et joués seul, et d’accroches lo-fi.
A l’école de l’authenticité qu’Uschenko semble partager avec ses pairs révoltés du nouveau rock psyché Kurt Vile ou The Black Angels, Ghost Woman s’inspire largement de groupes comme Can, Beak, Jefferson Airplane, The Byrds et The Firesign Theatre.
On ne sera donc pas surpris que le groove parfois krautrock de l’album soit souvent contrebalancé par l’exploration sans fard des chagrins d’amour et des faux espoirs.
« Non seulement un local de répète a pris feu et a emporté une partie de notre matériel, raconte Uschenko devant son café du matin et une cigarette à la main, mais l’année dernière, mon van a été cambriolé et certains de mes amplis et guitares préférés ont disparu. J’ai essayé que ça ne m’atteigne pas trop, heureusement il s’agissait de copies pas chères d’amplis Sears-Roebuck et Stencil. Deux trois obstacles sur la route ça ne peut pas nous arrêter. Ça ne fait que nous rendre plus forts. »