Konstantin Schimanowski

VAILA EP

Sortie le 20 octobre 2023

KINO Records

Dans un paysage musical dominé par la grisaille des algorithmes, Konstantin Schimanowski est un diamant en plein essor. Auteur, cinéphile et mystique, figure de la scène artistique berlinoise, Schimanowski est doté d’une voix et d’un style uniques et obsédants.

 

VAILA est le quatrième album de l’artiste et le deuxième qu’il signe sous son nom. Si en 2021, Vague Pure Affection posait les bases, VAILA est un rêve puissant, qui nous emporte dans ses vagues sublimes à travers un océan plein d’élégance et d’émotion.

 

Les chansons de l’album sont autant de voyages poétiques. Leur dimension aérienne se couple à des rythmes ondoyants parfaitement ciselés. Elles paraissent familières et tendres mais également lointaines et infinies. C’est dans ce décor onirique que glisse la voix de Schimanowski.

 

L’île de Vaila fait partie des Shetlands, un petit archipel de la Mer du Nord, au nord de l’Écosse. On y trouve un vieux château balayé par le vent et pas un seul arbre. Pour Schimanowski, qui a visité cette île isolée il y a des années, VAILA est un lieu imaginaire, qui libère ses visiteurs des idées préconçues afin qu’ils voient par eux-mêmes à quoi ressemble le monde, et à quel point il peut être douloureusement beau lorsque la mer est calme.

 

VAILA narre une histoire fantastique mettant en scène la petite île, peu à peu ravagée par une tempête dantesque et un ciel ultraviolet. « C’est comme si on était libéré de tout point de vue, projeté dans l’invisible et l’inédit, avant de découvrir un nouvel endroit à l’intérieur de nous, et puis le fondre dans la réalité qui nous entoure. » C’est de cette manière que VAILA se déploie, comme la découverte d’un territoire inconnu pour l’âme.

 

Le thème du passage imprègne le disque. Mais il s’agit surtout de perception, c’est un mouvement d’ouverture. « En fait, c’était comme regarder le monde tourner au ralenti, du moins c’est comme ça que je l’ai vécu, explique Konstantin. Au bout du compte, tout s’est déroulé presque sans effort, comme si la musique se mettait en place. Mais pour en arriver là, il a fallu environ six ans. »

 

Ce créatif très occupé s’est lancé dans de nombreux projets et activités artistiques parallèles, en donnant la priorité à l’art sonore et à la composition, avec des installations sonores pour de grands musées berlinois et des expositions à travers l’Europe, ainsi que des musiques de films indépendants.

 

« Mais en fin de compte, je reviens toujours à ces chansons, elles sont comme ma maison. Comme je n’ai pas de chez moi, elles répondent à un besoin de chaleur et de sens. »

 

Poète raffiné, Schimanowski travaille en étroite collaboration avec le célèbre artiste dano-ukrainien et icône de la mode Sergei Sviatchenko. Ils sont liés non seulement par leur héritage – tous deux ont des racines ukrainiennes – mais également par l’intimité d’une esthétique commune. « Quand j’ai rencontré Sergei et qu’on a commencé à discuter d’architecture et de cinéma, il nous a fallu moins d’une minute pour comprendre qu’on s’accorderait sur le plan créatif. C’était tellement libérateur de ressentir une telle connexion, comme si l’espace tout autour était soudain devenu immense. »

 

C’est ainsi que, petit à petit, l’esthétique de la texture et du son a pris forme. « Sergei a apporté les principes de la mode au projet, ça ressemblait à la modernisation d’un style classique intemporel et ça m’a tout de suite semblé pertinent. J’ai donc changé de vêtements pour adopter ce look contemporain super élégant que Sergei appelle le classicisme moderne. » Et c’est là que l’histoire commence.

 

Les paroles de Schimanowski prennent place dans une zone à mi-chemin entre la réalité et l’imaginaire, l’île de VAILA fonctionnant comme métaphore d’un bout de terre isolé dans un monde numériquement connecté. L’expérience de la vie moderne nous est narrée comme une sorte de conte de fées.

 

Cela reflète la perspective intérieure des nombreux petits points qui existent dans l’océan d’une réalité interconnectée. L’histoire de VAILA se déroule à la frontière de ces milliards d’îles, à un endroit où une véritable connexion est possible et où d’autres mondes commencent. La façon dont cela va se dérouler ne peut être vécue que de l’intérieur, en franchissant la frontière de l’imagination.

 

Pour Konstantin, la réalité est un lieu véritablement mystique, plein de sensations poétiques et brutes. « Son effet sur nous est absolument réel, nous ressentons de la douleur quand nous nous déconnectons d’elle. Elle peut être énigmatique et intense, mais aussi très apaisante. » Et peut-être est-ce l’un des plus beaux aspects de sa perception de la musique : elle nous lie à un royaume toujours présent dans le monde quotidien, et ouvre une porte pour lui permettre d’illuminer notre vie.